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Alerté par des sages-femmes, des médecins et des maternités, le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes tire la sonnette d’alarme : à l’approche de l’été, de nombreuses maternités rencontrent d’immenses difficultés à recruter des sages-femmes. Conséquences : les effectifs réduits ne permettent plus de garantir la sécurité des patientes.
Aujourd’hui, les sages-femmes sont nombreuses à quitter l’exercice en maternité, épuisées par des conditions de travail de plus en plus critiques. A l’approche de l’été, période sensible en raison des congés estivaux, les sages-femmes nouvellement diplômées permettent en général d’assurer la continuité des activités dans les établissements.
Cette année, pour la première fois, ces dernières ne sont pas assez nombreuses pour prendre la relève dans les maternités, préférant s’orienter vers l’exercice libéral. Les contrats précaires, la faible rémunération et le sous-effectif permanent – source majeure d’insécurité à la fois pour les soignants et les patients – en sont les principales causes.
En effet, les jeunes sages-femmes enchainent les contrats à durée déterminée très précaires, rémunérés sur la base d’anciennes grilles salariales désavantageuses et sont rarement titularisées. Parallèlement, les sages-femmes en poste, déçues par les accords du Ségur qui ne leur a apporté ni reconnaissance, ni évolution notable, sont lassées de leurs conditions d’exercice et des promesses non tenues.
Les décrets de périnatalité – textes désuets qui établissent les conditions d’organisation et les effectifs minimaux en maternité – devaient être révisés mais cette réforme est aujourd’hui au point mort. En conséquence, jusqu’à quand les sages-femmes pourront-elles garantir la sécurité et la qualité des soins ?
Par ailleurs, alors que des promesses de revalorisation salariale et d’évolution statutaire avaient été formulées par les pouvoirs publics il y a plusieurs mois, la situation des sages-femmes n’a pas évolué : à notre connaissance, le rapport que devait rendre l’Inspection Générale des Affaires sociales (IGAS) sur la profession à la fin du mois de juin n’a pas encore été remis.
Désormais, le déficit sans précédent d’attractivité des maternités révèle un enjeu de santé publique majeur : sans réaction des pouvoirs publics, le mouvement de fuite des sages-femmes des maternités se poursuivra et s’amplifiera, fragilisant encore un système périnatal déjà précaire.
Le Conseil national appelle les pouvoirs publics à se saisir en urgence de cette question et réitère les propositions qu’il a soumises à l’IGAS, qui permettront d’améliorer l’attractivité du métier et de garantir la qualité et la sécurité de la prise en charge. Sans réaction des autorités, l’été 2021 pourrait être dramatique.