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À partir de l’enquête nationale périnatale de 2010, une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée le 2 décembre 2014, décrit comment la fréquence des interventions obstétricales varie suivant le statut et la taille des maternités.
Les fermetures et fusions des maternités amorcées dans les années 1970 ont entraîné une concentration très importante des naissances dans les grandes maternités publiques. Cette évolution soulève des interrogations sur la prise en charge médicale des femmes au moment de l’accouchement.
Dans certains pays, des études mettent ainsi en évidence un plus grand nombre d’interventions obstétricales dans les grandes maternités, y compris chez des femmes dont la grossesse ne présente pas de complications (dites à « bas risque »).
D’après l’étude de la Drees, la probabilité d’avoir une intervention obstétricale n’est pas plus élevée dans les grandes maternités.
En revanche, une intervention obstétricale (travail déclenché, césarienne, extraction instrumentale, épisiotomie) serait plus fréquemment réalisée chez les femmes à bas risque de complication quand elles accouchent dans une maternité privée.
L’étude, conduite sur des données de 2010, s’intéresse à l’accouchement de 9 530 femmes dont la grossesse ne présentait pas de complication.
Plus d’une femme sur deux dont la grossesse est à bas risque (52 %) a eu au moins une intervention obstétricale en 2010, notamment :
24% ont eu un déclenchement du travail,
10% une césarienne,
15% une extraction instrumentale,
20% une épisiotomie.
Les auteurs de l’étude ont constaté que le risque d’avoir au moins une intervention lors de l’accouchement était 1,2 fois supérieur dans les maternités privées, comparé aux maternités publiques, après prise en compte des caractéristiques des mères et des nouveau-nés.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ces données. En effet, les sages-femmes réalisent moins souvent les accouchements dans les établissements privés (44% en cas de voie basse spontanée) que dans les établissements publics (92%).
Les autres facteurs associés à un risque d’intervention obstétricale sont le fait d’être primipare (risque multiplié par 2,3 par rapport aux multipares), et de façon plus marginale, l’âge supérieur à 35 ans et l’obésité.