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Dans son rapport sur les maternités rendu public le 23 janvier 2015, la Cour des comptes pointe la qualité et la sécurité des prises en charge dans ces établissements et préconise une nouvelle recomposition de l’offre de soins. Les auteurs du rapport constatent notamment que les décrets sont mal respectés en ce qui concerne les normes de personnels et qu’un certain nombre de petites maternités présentent des risques avérés en matière de sécurité.
L’Ordre des sages-femmes constate que, au-delà de la taille des maternités ou du nombre d’accouchements y étant pratiqués, c’est le non-respect des seuils minima de personnel et des compétences de chacun qui peut mettre en danger les patientes et les nouveau-nés. Par ailleurs, la surmédicalisation systématique des grossesses et des accouchements normaux mise en oeuvre pour pallier à ce manque d’effectif constitue justement une des causes aux résultats médiocres de la France en matière d’indicateurs de périnatalité. Aussi, notre instance alerte-t-elle depuis plusieurs années les pouvoirs publics afin que les textes de loi soient strictement respectés, ce qui permettrait de mieux garantir la sécurité dans toutes les maternités.
Par ailleurs, dès le mois de février 2013, l’Ordre des sages-femmes en appelait à l’organisation d’états généraux de la naissance, plaidant notamment en faveur d’une réorganisation qui permettrait aux femmes d’être prises en charge selon les risques que présente leur grossesse : « En instaurant (…) la classification des différents niveaux de maternités, les décrets ne prennent pas suffisamment en compte le suivi de la mère. Or, une prise en charge différenciée entre les femmes permettrait de réserver les moyens techniques à celles dont la grossesse présente des risques. »*
L’Ordre insiste sur la nécessité d’assurer la sécurité de la naissance tout en prenant en compte les demandes des parturientes. Dans ce rapport, la rue Cambon souligne justement que « la possibilité de naissances moins médicalisées est apparue comme un facteur d’attractivité pour les établissements, contribuant à leur viabilité en attirant un nombre significatif de parturientes ».
Les maisons de naissance, les filières et les unités physiologiques représentent donc autant de modèles dont le développement doit être soutenu.
Les impératifs de restructuration ne doivent en aucun cas être privilégiés au détriment de la santé des femmes et des nouveau-nés et de la prise en charge qui leur est proposée.
Aussi, devant le constat réalisé par la Cour des comptes, l’Ordre des sages-femmes réitère son appel à organiser de façon urgente des Etats généraux de la naissance auxquels seraient associés les professionnels concernés et les usagers afin d’envisager une refonte ambitieuse de notre modèle périnatal.
* Communiqué de presse du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes – 5 février 2013