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Une étude récente de l’INSERM laisse apparaitre que, si un quart des femmes souhaite accoucher sans péridurale, seule la moitié y parvient. L’étude suggère que l’une des causes pourrait être l’incitation des professionnels de santé à recourir à la péridurale afin de faire face à la surcharge de travail en salle de naissance. L’Ordre des sages-femmes estime que notre système de santé doit impérativement se doter des moyens nécessaires afin de pouvoir respecter le choix des patientes, quel qu’il soit.
La péridurale représente un véritable progrès pour les femmes et s’il a fallu attendre 1994 pour que toutes les Françaises y aient accès, lorsque Simone Veil instaura le remboursement à 100% de cet acte, le choix de celles qui ne souhaitent pas en bénéficier doit également être respecté. Les résultats de cette étude suggèrent que notre pays ne peut aujourd’hui répondre à leur demande, puisque seule la moitié d’entre elles réalisent leur projet.
De récentes évolutions législatives prévoient pourtant la possibilité de créer des « unités physiologiques fonctionnelles » au sein des maternités dans lesquelles les sages-femmes pourraient proposer un accompagnement aux femmes enceintes à bas-risque désirant une prise en charge différente. Malheureusement, aucune unité fonctionnelle n’a pour l’heure vu le jour, démontrant l’absence de volonté de diversifier l’offre de soins en maternité.
L’étude de l’INSERM suggère également que la péridurale pourrait être encouragée par le personnel médical afin de faire face à la surcharge de travail dans les salles de naissance, soulignant ainsi le problème de sous-effectif régulièrement pointé du doigt par toutes les instances représentatives de la profession. Cette problématique est préjudiciable pour les patientes, compromettant la qualité de l’accompagnement prodigué par les sages-femmes, mais également pour les professionnelles elles-mêmes dont certaines sont victimes de « burn-out ».
Par ailleurs, les problèmes organisationnels au sein des maternités contraindraient les professionnels de santé à déroger à un principe fondamental édicté par la loi : le consentement des patients. Ainsi, selon l’article L.1111-4 du code de la santé publique, « aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne ».
Au regard de cette situation, les décrets de périnatalité, établis en 1998 définissant les seuils minimaux de professionnels devant être présents dans les maternités, apparaissent insuffisants et obsolètes et doivent en conséquence être révisés. Il est donc du devoir des pouvoirs publics et des établissements de donner aux professionnels de santé les moyens d’exercer dans des conditions garantissant la qualité et la sécurité des soins.
Aussi, l’Ordre des sages-femmes estime qu’il est temps de repenser le fonctionnement des maternités afin que toutes les femmes puissent bénéficier d’un accompagnement de qualité adapté au niveau de risque de leur grossesse mais répondant également à leur choix.