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Le 17 décembre, le décret généralisant les compétences des sages-femmes en matière d’IVG instrumentale est paru, bien en-deçà des attentes de notre profession et des défenseurs des droits des femmes.
En effet, alors que l’accès à l’IVG se complexifie dans notre pays, la possibilité pour les sages-femmes de pratiquer les IVG instrumentales représentait à ce jour la mesure la plus concrète pour répondre à ce problème.
Malheureusement, ce texte va considérablement limiter la participation des sages-femmes à l’IVG instrumentale puisqu’il impose la présence de 3 médecins sur site mais également d’un médecin en capacité de réaliser des embolisations artérielles, sur site ou par convention avec un autre établissement de santé.
Or, ces conditions ne sont pas requises lorsque ce sont les médecins qui réalisent des IVG instrumentales ou lors des accouchements, dont le risque hémorragique est pourtant bien supérieur.
Aussi, ces restrictions interrogent davantage, compte tenu du succès de l’expérimentation.
Outre une remise en question tacite des compétences des sages-femmes à réaliser ce geste, ces conditions extrêmement restrictives vont limiter le nombre d’établissements où les sages-femmes pourront exercer cette compétence, vidant ainsi cette mesure de son sens.
Le Conseil national, à l’instar de nombreuses organisations défendant les droits de femmes, appelle à une révision de ce décret pour que l’accès à l’IVG soit réellement facilité et ne soit pas un principe symbolique dont l’inscription prochaine dans la Constitution paraitrait alors bien paradoxale.