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Le 9 avril, la députée du Loiret, Stéphanie Rist, a remis un rapport complet concernant la ménopause au gouvernement, en présence du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes. Ce travail de six mois, commandé par Michel Barnier et issu d’une volonté du Président de la République, vise à mettre en route l’action publique afin de sortir de l’ignorance et ainsi favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes.
Ce travail parlementaire innovant par son approche sociale et globale de la ménopause cherche à mettre fin à un tabou et aux préjugés. En rappelant que si la définition de cette période est médicale (la fin de l’activité ovarienne et l’arrêt des cycles menstruels), mais qu’il ne s’agit ni d’une maladie, ni d’un enjeu purement gynécologique, ce rapport vise à lutter d’abord contre des inégalités de genre en améliorant l’écoute des femmes et la prise en charge des risques associés.
Stéphanie Rist a pour cela formulé 25 propositions simples pouvant être mises en place dans les deux ans et cela, sans coût majeur pour les finances publiques, en identifiant au contraire le potentiel économique d’une politique volontariste qui permettrait de limiter les arrêts de travail, diminuer les risques associés et favoriser les carrières des femmes concernées. Elle cherche ainsi à transformer ce tabou en une chance, notamment pour améliorer leur santé.
Cette période de la « mi-vie » étant associée à des risques ostéoporotiques, cardiovasculaires, génésiques ou de santé mentale, elle propose d’organiser et de renforcer la prévention.
Ainsi, l’une des principales propositions consiste en la mise en place d’une consultation de prévention spécifique vers l’âge de 45 ans réalisée par un médecin ou une sage-femme afin d’aborder ces sujets et dépister les facteurs de risque.
Cette mesure fondamentale rejoint en tout point la contribution du CNOSF et a été immédiatement reprise par la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles Catherine Vautrin. Les sages-femmes sont ainsi identifiées comme un acteur-clé, notamment pour l’accès aux traitements hormonaux pour les femmes. Le rapport et le gouvernement envisage ainsi de les autoriser à les prescrire sous condition de formation.
Toutefois, le Conseil national sera vigilant afin que ces mesures se traduisent par des actions concrètes à court terme. La consultation de prévention devra être créée dans le prochain projet de loi de la sécurité sociale (fin 2025) et la liste des médicaments devra être revue pour permettre la prescription de ces traitements, ce qui ne devrait pas intervenir avant la publication des travaux de la HAS sur la thématique de la ménopause, prévue pour début 2026.