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Le Conseil national de l’Ordre des sages-femmes salue le rapport publié par le Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes portant sur les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical. Dès juillet 2017, le CNOSF avait estimé que les violences obstétricales devaient faire l’objet d’une étude et que le ressenti des femmes ne devait en aucun être nié ou minimisé. Avec ce rapport, cette parole est désormais reconnue et certaines pistes ouvertes par le HCE présentent un intérêt certain, dont certaines rejoignent l’analyse de l’Ordre.
Ainsi, les propositions de l’instance visant à quantifier ce phénomène en se basant notamment sur le ressenti des femmes permettraient de placer l’usagère au centre des politiques de santé en dépassant les seules données chiffrées aujourd’hui disponibles. Dans son Livre Blanc – publié à l’occasion de l’élection présidentielle en 2016 – le Conseil national proposait justement la mise en place d’états généraux pour la santé génésique des femmes afin « d’améliorer la prise en charge des femmes par les professionnels de santé tout au long de leur vie ».
Le HCE appelle également à une responsabilisation des professionnels de santé via, notamment, un renforcement de la formation. Si les nombreux témoignages de femmes ayant subi des violences obstétricales révèlent une nécessité de voir évoluer certaines pratiques, l’Ordre estime que la bienveillance et l’humanité devraient être indissociables de l’exercice des professionnels de santé, au-delà des seules sphères de la gynécologie et de l’obstétrique. Le Conseil national tient cependant à rappeler que l’immense majorité des professionnels de santé est désireuse d’accompagner les patients avec bienveillance, malgré des conditions de travail unanimement reconnues comme éprouvantes et trop souvent critiques.
Dans son rapport, l’instance propose avec pertinence d’instaurer différentes mesures axées sur l’information des femmes, qui permettraient à celles-ci d’être actrices de leur santé. Le HCE recommande également que l’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires soit réellement appliquée, une mesure faisant écho à une des propositions formulées par l’Ordre dans son Livre Blanc, « Faciliter la participation des sages-femmes dans les collèges et lycées à l’éducation à la vie affective et sexuelle ». L’Ordre proposait également d’instaurer un programme national sur cette thématique, qui aurait permis de sensibiliser les nouvelles générations à travers une consultation systématique proposée à tous les jeunes, garçons et filles.
Le HCE, constatant l’importance d’une prise en charge personnalisée, plaide également en faveur d’une généralisation des maisons de naissance, un projet soutenu depuis de nombreuses années par l’Ordre des sages-femmes. Ces structures représentent aujourd’hui la seule alternative à la prise en charge en maternité et permettent de répondre à la demande des femmes tout en démontrant les bénéfices d’un suivi personnalisé.
Le Haut Conseil estime également qu’une augmentation significative des moyens financiers et humains dévolus aux maternités est nécessaire et appelle également à une révision des décrets de périnatalité afin de prévoir une augmentation des ressources humaines. L’Ordre des sages-femmes alerte depuis de nombreuses années les pouvoirs publics sur le manque de moyens dans les maternités et apporte son soutien inconditionnel à cette mesure, qui permettrait aux professionnels de santé d’accorder aux patients le temps qui leur est dû.
Enfin, le Haut Conseil appelle à une évolution des instances disciplinaires des Ordres, ouvrant des pistes de réflexion qui nécessitent d’être étudiées de façon plus approfondie.
Aussi, le Conseil national espère que certaines des recommandations issues de ce rapport seront suivies d’effet afin de permettre aux femmes d’être les actrices centrales de leur parcours de soins et aux professionnels d’exercer leurs missions avec des moyens suffisants.